
Quelles sont les conséquences de la perte d'audition liée à l'âge ?
D’après le dernier rapport de l’OMS, 1/3 des personnes de plus de 65 ans ont un déficit d’audition. Environ 226 millions de personnes ont des problèmes d’audition handicapants à ce jour et ce chiffre pourrait atteindre les 585 millions d’ici 2050. La cause principale de perte d’audition chez les personnes âgées est la perte d’audition liée à l’âge, aussi appelée presbyacousie.
Ainsi, les personnes presbyacousiques ont des difficultés de perception du langage mais également des troubles de la perception non-verbale telle que la perception des émotions et intentions d’un locuteur (prosodie), des troubles de la perception de la musique, des déficits de perception dans le bruit et des difficultés à localiser les sons de l’environnement. Tous ces troubles peuvent causer de nombreux déficits de communication et d’isolement social. Au-delà des problèmes auditifs, ces personnes relèvent aussi des soucis vestibulaires : perte d’équilibre, risque de chute.
De plus, dans un rapport récent publié dans The Lancet, il a été montré que la presbyacousie est associée à un déclin cognitif plus rapide. Une perte d’audition entraîne un risque augmenté de 8% de développer une démence. Grâce à des études du cerveau, les chercheurs ont pu démontré qu’il existait de nombreux indices cérébraux indiquant ce déclin cognitif lié à la perte d’audition.
Heureusement, cette perte cognitive liée à la perte d’audition peut être contrée grâce à une intervention, notamment par le port d’appareils auditifs ou par l’implantation cochléaire si la perte auditive est sévère. Toutefois, la diminution du déclin cognitif est faible et pas suffisante pour limiter l’apparition de démence. C’est pourquoi, il est nécessaire d’augmenter les bénéfices de l’appareillage afin de réduire l’apparition de troubles cognitifs.
Comment puis-je limiter les conséquences de la presbyacousie sur mon cerveau ?
Au cours des dernières années, de nombreux progrès ont été faits en matière d’aides auditives, ce qui a permis de restaurer l’audition de beaucoup de personnes sourdes ou malentendantes, notamment avec l’arrivée récente du 100% santé en France. Les progrès techniques des aides auditives permettent ainsi de fournir un signal auditif de qualité à la personne qui les porte. Toutefois, il a été montré qu’en dépit d’un appareillage, le déclin cognitif persiste chez certaines personnes malentendantes. Il est donc nécessaire de trouver des solutions alternatives pour maintenir l’état de santé cognitif des personnes âgées. Comme l’audition passe par les oreilles mais surtout par le bon fonctionnement du cerveau, de plus en plus de travaux émergent sur l’entraînement auditif cognitif et son potentiel pour améliorer la santé auditive et cognitive des personnes presbyacousiques.
Dans un premier temps, il est important de souligner qu’il est possible d’entraîner son ouïe facilement au quotidien, surtout après un appareillage, quand tous les sons sonnent différemment. Pour cela, quelques exercices peuvent être mis en place : localiser les sons de l’environnement et déterminer précisément leur provenance, stimuler ses capacités d’audition dans le bruit en allant dans un restaurant et en se concentrant sur un seul locuteur à la fois tout d’abord puis sur deux ou trois locuteurs. Dans ces exercices, il est important de se concentrer sur le sens de la parole et pas seulement sur les bruits. Bien entendu, d’autres indices comme le visuel ou les odeurs peuvent aider à augmenter sa compréhension de l’environnement sonore. Ces exercices, bien qu’assez basiques, peuvent parfois être difficiles à mettre en place au quotidien et ne sont pas toujours suffisants pour stimuler le cerveau. C’est pourquoi un entraînement ciblé peut aider à cette remédiation cognitive et auditive.
Pour en savoir plus :
Organisation Mondiale de la Santé
Rapport Mondial sur l’Audition 2020 https://cdn.who.int/media/docs/default-source/documents/health-topics/deafness-and-hearing-loss/world-report-on-hearing/wrh-exec-summary-fr.pdf?sfvrsn=feb8d533_30
Les entraînements auditifs : des modifications comportementales aux modifications neurophysiologiques. G. Collet, J. Leybaert, W. Serniclaes, P. Deltenre, E. Markessis, I. Hoonhorst et C. Colin (2014).L’Année psychologique.
Surdités de l’enfant et de l’adulte. Leybaert J., Borel S. 2020, De Boeck Supérieur.
Le programme d’entraînement auditif cognitif Profonia
www.profonia.com